Il était son modèle, enfant. Le grand-frère que toutes les petites-sœurs rêvaient d'avoir.
Ils jouaient souvent ensemble, se battant sur divers jeux vidéos, s'affrontant sur un terrain de foot, de basketball ou même de handball. Ils vivaient de compétition et s'amusaient de leurs querelles quand Vitto perdait mais qu'elle refusait de l'admettre.

Et puis tout a basculé. Son frère a toujours été un surdoué, arrivant sans grand mal à se hisser parmi les meilleurs élèves de l'internat Kennedy, éblouissant famille et amis de son ingéniosité, de sa capacité de réflexion, de son altruisme... Là où son frère était parfait, elle, Vittoria, se sentait incapable, inutile, imparfaite. Il avait le droit à toutes les éloges, et elle, à tout les reproches. De ce sentiment d'infériorité naquit une jalousie profonde et haineuse envers son frère, qu'elle se mit à détester, à éviter, à injurier. Elle ne voulait plus le voir; en cours comme à la maison.

Ce n'est que depuis quelques années que Vittoria se sera calmée et aura décidée de se rabibocher avec son frère, s'excusant de son comportement violent et regrettant absolument tout. Elle lui expliqua tout ce qui c'était passé dans sa tête, pourquoi elle avait agis ainsi, et bien qu'il lui ait pardonné, il reste néanmoins méfiant vis-à-vis d'elle -que ce soit pour ses antécédents violents, son addiction à la nicotine et à l'alcool ou sa dépendance à la drogue; et ça, la blonde l'a très bien remarqué. Elle s'en veut énormément d'avoir bousillé ainsi leur relation, qui avait pourtant été si fusionnelle par le passé et n'aimerait qu'une chose: qu'il puisse lui sourire comme avant, sans toujours s'en sentir obligé.

Il est encore à ce jour le seul à savoir ce qui s'est passé avec leur mère peu de temps avant sa mort. C'est d'ailleurs l'une des raisons pourquoi Romeo n'arrive pas encore totalement à lui pardonné; parce que Vittoria refuse d'accepter la réalité des faits et cache sa détresse et ses regrets dans l'alcool et la drogue.

« Les mêmes cheveux d'ors que maman ! »

C'était si douloureusement vrai. Lucilla, c'est le portrait craché de leur mère. Que ce soit de caractère, comme physiquement. A de nombreuses reprises, il ait arrivé à Vittoria de croire -d'être sûre et certaine !- de parler avec sa génitrice plutôt qu'avec sa jeune sœur. Peut-être est-ce pour cela qu'elle fait tant de chose pour elle ? Jusqu'à s'endetter pour lui acheter tout ce qu'elle souhaite, ne comptant plus tous les salaires qu'elle a mis sur des bijoux, des robes de valeurs... Des confiseries, des pâtisseries de qualités... La blonde n'apporte plus aucune attention à ses dépenses quand elle est en sa présence, ne se souciant que de son bonheur, du bonheur qu'elle lui apporte au travers de ses cadeaux, de sa présence et de sa bonne humeur.

Vittoria sait qu'elle est le modèle de sa soeur. Elle le sait, et ça l'effraie. Comment assurer un avenir à une gamine aussi douée, gentille et douce si elle voit en Vittoria un modèle à suivre ? La blonde se considère comme la pire personne au monde, alors comment peut-elle se sentir rassurée quand sa jeune sœur cherche à devenir comme elle? Même si elle avouera que ça la rassure, que d'une certaine manière, ça lui rajoute du baume au cœur, d'une autre, elle se sent mal de profiter ainsi de la naïveté de sa sœur.

Vittoria n'aurait jamais dû en tomber amoureuse.

Elle le savait pourtant que jamais elle ne pourrait rendre une femme heureuse, qu'elle ne ferait que l'entraîner dans sa chute. Et pourtant. Et pourtant... Elle s'était dis "pourquoi ne pas essayer ? J'ai quoi à perdre ?" Tout. Elle avait absolument tout à perdre.

Elle n'a pas pu s'empêcher d'aller voir à droite et à gauche, de séduire, de coucher avec toutes les femmes qu'elle croisait. Qu'importe leur visage de toute manière elle imaginait toujours Suzie, qu'importe leur intention... Vittoria ne souhaitait qu'une chose; se perdre un peu plus dans ces ténèbres, sombrer un peu plus dans le chaos qu'était devenu son esprit... Elle a tout fait pour que Suzie la déteste pour ne pas qu'elle la suive dans sa déchéance, pour ne pas qu'elle découvre tout ce qu'elle faisait et ce qu'elle avait fait. La bicolore était la seule personne contre qui la videuse refusait d'user de violence , ne souhaitant pas qu'elle découvre le monstre, l'animale qu'elle était. La honte et la peur avait rapidement pris le pas sur sa raison et l'incitèrent à poursuivre cette folie, jusqu'à ce que la vérité éclate au grand jour. Que cette baffe, qu'elle a reçu, signe la libération de Suzie.

Et la lente descente aux enfers de Vittoria.

U.C [en attente du rp]

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