Malgré tout, Sophie n’a que très peu connu la France.
À peine née, que ses parents, tous deux hauts chargés d’affaire dans des multinationales, ont dû quitter leur pays d’origine pour un voyage d’affaire. Seulement, voilà qu’ils sont tombés amoureux de New York jusqu’à ne plus vouloir retourner dans la capitale française.
Des papiers, un coup de fil au bureau en France, des coups de piston à droite à gauche et un peu d’argent, et leurs places en France se fit rapidement vacante pour accueillir à bras ouverts le rêve américain.

Depuis, leur richesse et leur renommée ne cesse de s’accroître.
Tandis qu’ils ont moins en moins de temps pour s’occuper de leur fille.

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Et, en fait, peut-être que ce n’est pas plus mal.
Leur influence de manipulateurs, de riches ayant pris la grosse tête, de personnes méprisants et méprisables, n’a pas du tout déteint sur Sophie.

Heureusement.

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Depuis toute petite, Sophie comble l’absence de ses parents en traînant à longueur de journée dans la grande serre dans le jardin. D’abord sous un œil soit-disant inquiet de sa nourrice, puis seule, se débrouillant grâce aux livres de botanique et de jardinage qui prenaient la poussière sur les étagères.
Le rayon de soleil chaud qui passe au travers des vitres.
Réchauffant l’absence de chaleur sur sa joue.
Quelques tâches de rousseurs presque invisibles.

Sophie se plaît, entourée de plantes.
Elle y a laissé quelques cicatrices, à apprendre à bien se servir de ses outils, mais elle ne peut être plus apaisée qu’avec des plantes. Contrairement à la compagnie des inconnus qui l’angoissent et la gênent.

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Mais bientôt, c’est différent.
Bientôt, Sophie se trouve une nouvelle passion.

Papa jouait de la guitare dans le temps, elle a retrouvé l’instrument dans le bordel du grenier. Quelques notes, mauvaises et dissonantes notes, et ça a suffit. Ça a suffit pour que la guitare atterrisse dans sa chambre.

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Les journées dans la serre deviennent moins silencieuses, d’un coup.

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Ses parents n’étaient pas vraiment d’accord avec sa nouvelle passion, au début. Pas digne d’une fille de la « haute société », soit disant. Et puis, un couple de proches amis lui a annoncé que leur fils faisait également de la musique – et là, ils y ont vu une façon de lui trouver un destin tout tracé.

C’est ainsi que Sophie fit la connaissance de Zephyr.

Un garçon un peu solitaire. Disons qu’il ne s’attendait pas à voir une jeune fille s’ajouter dans l’addition. Mais Sophie s’entendait bien avec lui – elle s’entend bien avec tout le monde.

Et, surtout, elle s’entendait bien avec ses parents…

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Les soirées passées à jouer, sans un mot, juste des notes, sont les meilleures de sa vie.

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Et, bientôt, Sophie se rend compte – presque avec terreur – qu’elle tombe amoureuse de Zephyr.

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Elle était déjà heureuse lorsqu’elle a su convaincre ses parents de l’inscrire dans la même académie que son ami, pouvant toujours être aussi proche de lui.

Elle l’était d’autant plus lorsque les parents de Zephyr ont annoncé chercher une fiancée pour leur fils. Et que ses propres parents l’ont proposé, elle. Sophie n’en revenait pas. C’était comme un rêve qui devenait réalité – d’autant plus lorsqu’il a dit oui.

(Elle glousse en observant la bague à son doigt.)

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Sophie n’a eu aucun regret à quitter ses parents pour l’académie.
Si absents qu’ils sont presque des inconnus pour elle.

Elle était surtout triste de quitter sa serre tant aimée…